Infrastructure de Recharge de Véhicules Electriques (IRVE) : de quoi parle-t-on ?

En France, il se vend de nombreuses voitures électriques. La transition énergétique a pris son envol et semble prometteuse : depuis quelques années, les véhicules électriques et hybrides rechargeables inondent le marché.

Cette dynamique peut l’être davantage à condition de développer la recharge sur le territoire. C’est la raison pour laquelle l’État a mis en place le programme ADVENIR afin d’augmenter les initiatives destinées à installer des Infrastructures de Recharge de Véhicules électriques à domicile, en entreprise ou en collectivité.

La recharge de véhicules électriques : contextualisation

Le secteur du transport représente le premier émetteur de gaz à effet de serre dans le monde. En France, il est à l’origine de 30% des émissions de GES soit une hausse de 11,8% entre 1990 et 2017. 16% des rejets sont dus aux voitures. Ce phénomène a des impacts directs sur la santé en dégradant la qualité de l’air. Les particules fines et les oxydes d’azote émis par les véhicules et inhalés tous les jours engendrent entre 400 000 et 800 000 décès chaque année en Europe. Pour venir à bout de la pollution de l’air et lutter contre les changements climatiques, il est impératif de réduire les dégâts environnementaux des véhicules. Parmi les moyens d’agir figurent la maîtrise de la croissance du parc automobile en abaissant le nombre de véhicules en circulation, promouvoir le développement des solutions comme l’autopartage ou le covoiturage pour limiter l’autosolisme et améliorer les performances des voitures pour qu’elles deviennent moins émissives. Les politiques sont en train de favoriser la mobilité électrique.

La loi d’orientations des mobilités du 24 décembre 2019 confirme la volonté nationale pour décarboner le secteur du transport. Le verdissement du parc auto français par son électrification est un des principaux engagements adoptés par la France. Mais pour rendre possible l’adoption massive des véhicules électriques ou hybrides rechargeables, la question de l’offre de recharge se pose. Le décret n° 2017-26 du 12 janvier 2017 donne une définition à la notion d’Infrastructure de Recharge pour Véhicules électriques (IRVE). Il s’agit d’un ensemble de matériels incluant les bornes de recharge ou points de recharge, les coffrets de pilotage et de gestion, le câblage ou les dispositifs de supervision ou de facturation nécessaires à la facturation. L’IRVE n’est pas à confondre avec la borne de recharge en elle-même qui désigne l’appareil fixe raccordé à un point d’alimentation électrique incluant plusieurs points de recharge et intégrant entre autres des dispositifs de communication, de comptage, de contrôle ou de paiement.

Qu’est-ce qu’une IRVE ?

L’Infrastructure de Recharge pour Véhicules électriques (IRVE) est dotée de différents composants parmi lesquels figure la borne de recharge ayant pour principale fonction d’assurer la liaison entre le véhicule électrique ou hybride rechargeable et l’énergie électrique. Un de ses rôles est de sécuriser cette liaison. La principale différence entre les différentes bornes vendues sur le marché porte sur la puissance. En courant alternatif, certaines fonctionnent sur réseau monophasé et offrent un système de recharge normal avec des niveaux de puissance de 3,7 kW ou 7,4 kW. Sur réseau triphasé, la recharge est accélérée et peut se faire sous 11 kW ou 22 kW. En courant continu, on parle généralement de recharge rapide allant de 50 kW à 350 kW.

L’IRVE est aussi constituée du câble assurant le raccordement entre la borne et le tableau électrique. Le schéma électrique doit respecter la norme NF C 15-100 qui décrit les impératifs pour une protection des personnes et des installations. Il est nécessaire de prévoir un disjoncteur dédié au circuit d’alimentation du chargeur, un interrupteur différentiel, un cheminement de câble et une valeur de la prise de terre de moins de 100 Ohms. Les câbles électriques à utiliser doivent adopter la bonne section qui dépend de la puissance de la borne, de la distance du départ du tableau électrique à la borne et du mode de pose du câble.

Ledit tableau électrique appelé aussi tableau de répartition est le dernier composant indispensable à l’IRVE et sert à relier le réseau de distribution électrique à l’infrastructure de recharge.

Quelle est la signification d’IRVE pour les électriciens ?

La notion d’IRVE est également utilisée pour désigner les électriciens disposant d’une certification pour assurer l’installation de bornes de recharge. Cette opération ne peut pas être prise en charge par un électricien lambda étant donné les protocoles relativement complexes qui sont utilisés. Il est impératif de détenir le savoir-faire requis et les compétences nécessaires pour pouvoir implanter des bornes.

Un technicien IRVE a passé des formations spécifiques au sujet des bornes de recharge qui ne sont pas prodiguées dans les cursus classiques d’électricien. Il existe principalement trois niveaux de formation IRVE. En niveau 1, le prestataire est qualifié pour poser des bornes jusqu’à 22 kW sans configuration spécifique pour la supervision et la communication. En niveau 2, il est en mesure d’intervenir sur les bornes développant jusqu’à 22 kW et munies de dispositifs de communication et de supervision. En niveau 3, le technicien est habilité à opérer sur des bornes rapides de plus de 22 kW. L’obtention du label nécessite de passer par les organismes certifiés Qualifelec et Afnor.

Est-il obligatoire de faire intervenir un électricien IRVE ?

Conformément au décret n°2017-26, l’intervention d’un installateur IRVE est obligatoire lorsqu’il est question de poser une borne de recharge délivrant une puissance supérieure ou égale à 3,7 kW. L’installation n’est pas soumise à cette obligation dans le cas où elle s’effectue dans un bâtiment d’habitation privée, dans une dépendance d’un bâtiment d’habitation privée ou si la principale fonction n’est pas de recharger les véhicules électriques ou non accessible au public. Toutefois, il est toujours conseillé de faire appel à un expert pour mettre en place une telle infrastructure de façon sécurisée et conforme aux normes. Des travaux plus ou moins complexes peuvent être requis selon la puissance choisie. Ces derniers doivent être réalisés en bonne et due forme pour ne pas être source de dangers ni entraîner des dysfonctionnements ultérieurement. En ayant recours à des professionnels habilités, il devient plus aisé d’être éligible aux subventions comme la prime ADVENIR et d’être couvert par la garantie fabricant au niveau du matériel.